Le cinquième pilier de l’Islam est le pèlerinage (hajj). Tout Musulman adulte qui en est capable doit l’effectuer une fois au cours de sa vie en se rendant à la Mecque et en effectuant les rites prescrits.

 

A l’exception de l’attestation de foi, tous les piliers de l’Islam (prière, aumône purificatrice, jeûne et pèlerinage) sont liés à la capacité du croyant. Celui qui ne peut pas prier debout peut prier assis, allongé etc. Le jeûne et l’aumône purificatrice ne sont obligatoires que pour ceux qui en ont respectivement les capacités physique et financière. Dans le cas du pèlerinage, la notion de capacité est mentionnée explicitement (voir la narration de Gabriel). C’est là une des sagesses et miséricordes de l’Islam que de rassurer et conforter le grand nombre de croyants qui ne pourront pas l’effectuer.

 

De la même manière que Dieu a décrété des « temps » comme sacrés, certains « espaces » sont dotés d’un surplus de bénédiction. Même si la Terre entière est un lieu d’adoration, trois sites sont considérés comme particulièrement sacrés : La Mecque, Médine et Jérusalem. La Mecque, lieu le plus sacré, abrite la Mosquée Sacrée, où se trouve la Kaaba.

 

L’histoire de la Kaaba, construction cubique, et les rites du pèlerinage sont intimement liés à l’histoire d’Abraham. La Kaaba fut construite par Abraham et son fils Ismaël comme un lieu de vénération de Dieu. Avec le temps, elle se transforma en lieu de culte polythéiste. Lors du retour de Muhammad ﷺ à la Mecque vers la fin de sa mission prophétique, il y rétablit le culte monothéiste originel. C’est autour de la Kaaba que, depuis, les pèlerins tournent en circumambulation comme Abraham.

 

Le hajj a lieu pendant le mois de Dhul-Hijjah. Il est néanmoins possible de se rendre à La Mecque à tout moment de l’année et d’effectuer un « petit pèlerinage », la umrah. Les pèlerins, riches ou pauvres, sont tous vêtus du même habit blanc appelé ihram. Tous les hommes sont ainsi égaux devant Dieu : Dieu ne regarde pas le statut social ou la richesse mais la pureté du cœur.

 

Obéissant au commandement de Dieu, Abraham fut ordonné de laisser Agar et son fils à la Mecque. Agar se mit à courir à la recherche d’eau entre deux collines, Safa et Marwa, jusqu’à ce que le puits de Zamzam apparaisse. Ce puits (aussi mentionné dans la Bible [Genèse 21.18]), au milieu du désert, est encore présent aujourd’hui et les pèlerins en boivent une eau bénie pendant le pèlerinage après avoir reproduit le trajet d’Agar entre Safa et Marwa. Ce va-et-vient représente le dénuement de l’Homme et l’espoir placé en Dieu.

 

Apres la circumambulation et le va-et-vient entre Safa et Marwa, les pèlerins se rendent à Arafa ou ils multiplient les invocations avec humilité et gratitude et demandent le pardon de Dieu. Arafa est en quelque sorte une préparation au Jugement Dernier : entouré de croyants, seul devant Dieu.

 

A la fin du pèlerinage, un animal est sacrifié en souvenir du sacrifice d’Abraham et de la force de sa foi. Ce jour correspond à la fête religieuse la plus importante pour les Musulmans : l’Aïd el-Adha.

 

Le pèlerinage transforme le croyant pour le meilleur et le rapproche de Dieu. C’est une expérience spirituelle forte, intense, qui rappelle la fragilité de l’Homme et illustre l’amour porté au Créateur.

 

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