En Islam, comme dans les autres traditions monothéistes, le Jugement Dernier constitue un élément central de la foi. La vie terrestre n’est pas une fin en soi, elle est une cause porteuse de conséquences. L’Homme sera jugé en fonction de sa foi et de ses actes.

 

Le monde tel que nous le connaissons a une fin. Tout comme la vie de chaque être humain a une fin. Les Hommes seront alors tous ressuscités et jugés en fonction de la manière dont ils auront vécu leur vie. Le but de la vie d’ici-bas est de préparer la Vie de l’Au-Delà, en choisissant le droit chemin (foi en Dieu, bonté, piété, …) plutôt que la voie du diable (vice, égoïsme, arrogance, …).

Le Coran nous rappelle qu’avant la vie sur Terre, toutes les âmes ont été réunies et ont témoigné qu’il n’y a de dieu que Dieu. Ceci crée une prédisposition dans la nature humaine (fitra) à reconnaître l’existence d’un Créateur, un élan spirituel. L’Homme doit se rappeler : la beauté et le génie de la création, ainsi que les révélations divines, sont un rappel. L’Homme doit faire vivre cette mémoire spirituelle et accéder à la paix.

Après la mort, plusieurs stades ou étapes existent.

 

La tombe, ou le monde intermédiaire (barzakh)

Le défunt est enterré. Dans la tombe, l’âme est réunie avec son corps. Deux anges, Munkar et Nakir, questionnent le défunt. Qui est ton Seigneur ? Quelle est ta religion ? Qui est ton Prophète ? Les réponses ne sont pas réfléchies, elles sont fonction de la vie menée sur Terre et de l’état spirituel.

Les enfants qui quittent la vie humaine entrent au Paradis. N’ayant pas atteint l’âge de responsabilité, ils sont en accord avec leur fitra, leur nature originelle. Le prophète Abraham prend soin d’eux…

 

Le Jour Dernier et ses signes puis la résurrection

La fin des temps n’est connue que de Dieu. Cependant, le Prophète ﷺ a révélé de nombreux signes et évènements qui annoncent son approche. Ceux mentionnés dans la narration de Gabriel qui illustrent un retournement radical des valeurs : la servante donnant naissance à sa maîtresse et les miséreux, va-nu-pieds, rivalisant dans la hauteur de leurs constructions. Bien d’autres ont été révélés dans d’autres narrations. Selon le Prophète ﷺ, Constantinople tombera (ce qui arriva), l’usage d’intoxicants se développera, la nudité se propagera, des relations sexuelles auront lieu en public, de longues distances seront traversées à grande vitesse, une fumée (ou un gaz) couvrira les villes… Un signe majeur sera l’apparition de l’Antéchrist (dajjal) et le retour de Jésus sur Terre pour le vaincre (voir Jésus dans l’Islam).

Pour annoncer la fin des temps, Israfil (Raphaël) souffle dans la trompe une première fois : tous les êtres encore vivants meurent. Le Jour Dernier est décrit comme étant terrifiant : les océans bouillent, la terre se fend, … Israfil souffle dans la trompe une seconde fois : tous les morts se lèvent, ressuscités.

 

La Plaine, la Balance (mizan) et le Pont (sirat)

Tout le monde est réuni sur une plaine, chacun derrière son leader. Chacun sera alors uniquement préoccupé par son propre sort et oubliera ses enfants, ses proches…

Les actions de chacun lui seront montrées, bonnes ou mauvaises, aussi mineures soient-elles, puis placées dans une balance. Les actions sont enregistrées dans un livre : si les bonnes sont supérieures aux mauvaises, le livre est donné dans la main droite.

Un pont est dressé au-dessus de l’Enfer, fin comme un cheveu, aiguisé comme une épée (certains savants comprennent le pont, sirat, de manière figurée, illustrant la difficulté et le mérite à suivre le droit chemin). Certains le traverseront facilement comme le vent, d’autres en courant, en marchant, en rampant, … d’autres ne le traverseront pas.

 

Le Paradis et l’Enfer

Le Paradis est ce qu’aucun œil n’a vu. Le Coran le décrit comme étant un lieu où ses résidents ont ce qu’ils désirent, et davantage encore. « Entrez-y en paix. Voilà le jour de l’éternité. Il y aura là pour eux tout ce qu’ils voudront ; et auprès de Nous il y a davantage encore. » [50.34-35]

Personne ne peut avoir de certitude quant à sa destination finale. L’incertitude existe toujours, non en Dieu mais en soi. L’Homme se doit de croire en la clémence de Dieu. L’Homme s’efforce de mériter le Paradis et de se rapprocher de Dieu par sa foi et ses bonnes actions mais, ultimement, c’est par la miséricorde de Dieu que l’Homme se voit accorder la meilleure des demeures. Le croyant tente, dans la manière dont il conduit sa vie, de mériter Son pardon et Son amour : Il est le Très Pardonneur, le Compatissant.

 

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