
Le paiement de la zakat, ou aumône purificatrice, est un pilier de l’Islam.
Le mot zakat vient de « purifier » et « accroître ». La zakat est une aumône qui permet à la fois d’aider ceux dans le besoin et de purifier les biens du donneur. Dans l’Islam, il est de la responsabilité d’une communauté de veiller à ce que chacun puisse subvenir à ses besoins. La zakat est le droit du pauvre sur le riche. L’objectif n’est pas de panser des plaies en surface mais véritablement de sortir les gens de la pauvreté. C’est pourquoi il est d’ailleurs préférable d’aider convenablement une personne et de lui donner les moyens d’aller de l’avant plutôt que de reverser une petite somme à plusieurs personnes sans que cela n’ait de réel impact à plus long terme.
Pour le donneur, d’un point-de-vue spirituel, distribuer de sa richesse permet de maîtriser son attirance pour les biens matériels et de se détacher, de s’élever. Le Coran le rappelle : « Vous n’atteindrez la pleine bonté que lorsque vous ferez largesses de ce que vous chérissez » [3.92]. L’aumône aide la personne qui s’en acquitte à se préserver de l’avarice et de l’arrogance. Elle permet aussi d’élever spirituellement la personne dans le besoin qui la reçoit. En recevant une part de la richesse redistribuée, le receveur est moins apte à éprouver du ressentiment et de l’envie malicieuse vis-à-vis d’autrui. L’aumône purificatrice contribue ainsi à réduire les inégalités tout en créant des liens forts de solidarité au sein d’une société.
La zakat est calculée sur la richesse accumulée et non sur le revenu (en général 2,5% de la richesse disponible en fonction des catégories de biens). Elle est obligatoire pour tout Musulman qui en a les moyens, à l’inverse du don purement volontaire (sadaqa). Les non-Musulmans résidant dans un pays musulman ne paient pas la zakat. A l’inverse, pour les Musulmans, le paiement de la zakat ne remplace pas le paiement de l’impôt à l’Etat : il est obligatoire de suivre les lois du pays.
Le Prophète ﷺ et sa famille (y compris ses descendants) ne peuvent pas recevoir de zakat. Seules certaines catégories de personnes, mentionnées explicitement dans le Coran, peuvent la recevoir : les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à convertir, les esclaves à affranchir, les personnes endettées, dans le sentier de Dieu et les voyageurs en difficulté.
La zakat est une contribution locale à la communauté à laquelle on appartient. Traditionnellement, dans les pays musulmans, et malgré la pauvreté, les sans-abris sont extrêmement rares. Les personnes dans le besoin sont prises en charge par leur famille ou par leur communauté.
Avec la zakat, le croyant a le devoir de redistribuer une partie de la richesse qui lui a été donnée. Une partie de ce dont Dieu l’a béni. Il s’agit d’une confiance placée en lui : donner aux pauvres n’est pas une question de générosité, c’est une responsabilité.
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