La prière

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Le second pilier de l’Islam est la prière (salat). Elle constitue l’élément le plus important de la pratique religieuse, un commandement répété à de nombreuses reprises dans le Coran.

 

Le Coran rappelle que tout ce qui est dans les cieux et sur la terre est dans l’adoration de Dieu et se prosterne devant Lui : « le soleil, la lune, les étoiles, les montagnes, les animaux, ainsi que beaucoup de gens » [22.18]. Mais que nous ne le comprenons ou ne le voyons pas. A la différence du reste de la création, l’Homme a un libre arbitre : il a le choix d’adorer Dieu. Le Coran précise ainsi « beaucoup de gens », comme pour rappeler que, à la différence du reste de la création qui est tout-entière en adoration, les humains ont le choix et tous n’adorent pas Dieu.

La prière de l’Homme est donc différente de celle du reste de la création : elle est le résultat du libre choix et du savoir de l’Homme. Deux qualités fondamentales. De plus, sa pratique implique un engagement du corps, de l’intellect et du cœur. Les dimensions fondamentales de l’Homme. Ainsi, la prière est l’adoration de Dieu par l’Homme dans toute son humanité.

Pratiquée plusieurs fois par jour, elle est à la fois un rappel pour le croyant et une manière de se rapprocher de Dieu, de s’élever.

Elle est un rappel car elle ramène le croyant à son Créateur et l’éloigne, cinq fois par jour, de toute tentation. Le Coran rappelle ainsi : « Récite ce qui t’a été révélé du Livre et accomplis la prière avec soin. La prière préserve de la turpitude et du blâmable. Et le rappel de Dieu est plus grand. Et Dieu sait ce que vous faites. » [29.45] Accomplir la prière sans faire l’effort de corriger son comportement, sans faire l’effort d’éviter le blâmable, c’est prier dans la forme, c’est trahir l’esprit du message.

 

La prière obligatoire (d’autres prières existent) est pratiquée cinq fois par jour. Le croyant est appelé à interrompre sa journée pendant quelques minutes pour se rappeler de Dieu. Le temps de la prière est lié à l’observation du soleil. De la même manière que le jeûne du Ramadan est lié à l’observation de la lune. Ainsi, le croyant est en permanence en contact et en harmonie avec la nature, avec la création.

 

La première prière (Fajr ou Sobh) a lieu entre l’aube et le lever du soleil. La deuxième (Dhuhr) entre le moment où le soleil atteint son zénith et le milieu de l’après-midi. La troisième (Asr) entre le milieu de l’après-midi et le coucher du soleil. La quatrième (Maghrib) entre le coucher du soleil et la tombée de la nuit. La cinquième (Ishaa) entre la tombée de la nuit et l’aube du jour suivant. Le croyant peut cependant regrouper certaines prières en cas de raison valide (voyage, maladie, …).

 

Traditionnellement, un appel à la prière est effectué. Le croyant se purifie avec de l’eau afin d’être en état de pureté rituelle et de pouvoir prier. Pour les prières obligatoires, il est plus méritoire de prier en congrégation (i.e. en compagnie d’autres croyants) que seul, rappelant l’importance de la vie en communauté à laquelle l’Homme est destiné et la nécessaire fraternité entre croyants. Tous prient de la même manière et dans la même direction : en harmonie avec soi et autrui.

Lors de la prière, le croyant récite des versets du Coran et glorifie Dieu. La prière implique des mouvements du corps (debout, incliné, prosterné, assis), ainsi qu’une réflexion de l’intellect et un éveil du cœur quant aux différentes positions et aux paroles récitées.

La prière demande d’être en paix, et procure à son tour un sentiment de paix et de sécurité dans le don de soi à Dieu.

 

La prière rituelle, au-delà d’exiger la présence du corps, de l’intellect et du cœur, institue une relation particulière au temps. Sa gestion devient discipline.

A intervalles réguliers, le croyant est invité à se rappeler, à se rapprocher, à remercier. Avec humilité. Cinq fois par jour, lors de la prière rituelle. Une fois par semaine, lors de la prière du Vendredi. Une fois par an, lors du jeûne du Ramadan. Une fois (ou plus) dans une vie, lors du pèlerinage…

Ces rappels, et bien d’autres, sont à la fois une chance et un devoir. Ils aident le croyant à se rappeler des réalités supérieures, à s’élever et à donner vie à sa foi. Car la foi ne peut être complète sans pratique. De la même manière que le rituel a besoin de la foi pour prendre son sens et s’approfondir, la foi a besoin de la pratique et des bonnes actions pour s’approfondir et prendre son sens.

 

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