Jésus (Issa) est un des prophètes les plus cités dans le Coran et un des plus vénérés par les Musulmans. Alors que la mère de Muhammad ﷺ n’est pas citée dans le Coran, un chapitre (sourate) entier porte le nom de Marie (Maryam) et un autre porte le nom de sa famille.
Le Coran raconte la naissance de Marie, fille d’Imran, qui fut ensuite confiée à Zacharie (Zakaria), lui-même père du prophète Jean le Baptiste (Yahya) :
« Et quand la femme d’Imran dit : « Seigneur, je T’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte-le donc, de moi. C’est Toi certes l’Audient, l’Omniscient. » (…) « Je l’ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le diable, le banni. » Son Seigneur l’agréa alors du bon agrément et la fit croître d’une belle croissance. Et Il en confia la garde à Zacharie. (…) Et quand les anges dirent : « O Marie, Dieu t’a élue et purifiée ; et Il t’a élue au-dessus des femmes de l’univers. O Marie, obéis à Ton Seigneur, prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s’inclinent. » Ce sont là des nouvelles de l’inconnaissable que Nous te révélons (O Muhammad). Car tu n’étais pas là lorsqu’ils jetaient leurs calames pour savoir qui se chargerait de Marie. Et tu n’étais pas là non plus lorsqu’ils se disputaient. » [3.35-44]
La Vierge Marie est ainsi présentée dans le Coran comme la meilleure des femmes de ce monde. Qui donnera naissance à un des grands prophètes de l’humanité : Jésus.
Plusieurs passages du Coran relatent l’annonce à Marie de la naissance de Jésus. On lit notamment : « Quand les anges dirent : « O Marie, Dieu te fait la bonne annonce d’une Parole de Sa part, son nom sera al-Masih, Issa (le Messie, Jésus), fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés de Dieu. Il parlera aux gens dans son berceau et en son âge mûr et il sera du nombre des gens de bien. » [3.45-46]
Un autre passage donne plus de détails et décrit la rencontre entre Marie et l’ange Gabriel qui lui annonça la naissance miraculeuse du prophète. Marie tomba enceinte et Jésus naquit ainsi de manière miraculeuse. Un passage rapporte la réponse du prophète, tout juste né, à ceux qui accusèrent Marie d’avoir commis une énormité : « Ils dirent : « Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ? » Il dit : « Je suis le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète. Il m’a rendu béni, où que je sois ; et Il m’a recommandé, tant que je vivrai, la prière et l’aumône (zakat) ; et la bonté envers ma mère. Et Il ne m’a point fait violent, malheureux. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant. » [19.29-33]
Le Coran rapproche d’ailleurs Jésus et Adam, tous deux nés sans père : « Pour Dieu, Jésus est comme Adam, Il le créa de terre puis Il lui dit : « Sois » ; et il fut. » [3.59]
Jésus reçut le don de pouvoir faire de nombreux miracles. Il parlait alors qu’il était encore dans le berceau, soufflait dans la terre en forme d’oiseau et lui donnait vie, guérissait l’aveugle et le lépreux, ressuscitait les morts, … le tout uniquement avec la permission de Dieu. En effet, Jésus, bien qu’étant un des grands prophètes de l’humanité, n’est pas d’essence divine, ni le fils de Dieu. Et il ne se serait pas présenté de la sorte à ses disciples, qui ne le divinisèrent que plus tard, ni n’aurait enseigné la trinité. La doctrine trinitaire n’est d’ailleurs admise progressivement que plusieurs siècles plus tard, lors des Conciles de Nicée en 325, de Constantinople en 381 et de Chalcédoine en 451.
A Dieu qui le questionne à ce sujet et qui lui demande s’il s’agit de ses enseignements, il répond : « Gloire à Toi ! Il ne m’appartient pas de déclarer ce que je n’ai pas le droit de dire. Si je l’avais dit, Tu l’aurais su. Tu sais ce qu’il y a en moi et je ne sais point ce qu’il y a en Toi. C’est Toi le Grand Connaisseur de tout ce qui est inconnu. Je ne leur ai dit que ce que Tu m’avais commandé : « Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur. » Et je fus témoin pour eux aussi longtemps que je fus parmi eux. » [5.116-117]
Dieu enseigna à Jésus la Thora et l’Evangile et le prophète partagea à son tour ses enseignements avec ses disciples. Comme Moïse avant lui et Muhammad ﷺ après lui, Jésus fut moqué et traité de menteur par beaucoup. Dans le Coran, Dieu critique avec force ceux qui, parmi les enfants d’Israël, refusèrent d’accepter Jésus comme prophète et voulurent sa mort.
Le Coran mentionne l’épisode de la crucifixion mais précise que Jésus ne mourut pas crucifié, bien que les gens en furent persuadés : « Et à cause de leur mécréance et de l’énorme calomnie qu’ils prononcent contre Marie, et de leur parole : « Nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, le messager de Dieu. » Et ils ne l’ont pas tué et ne l’ont pas crucifié mais c’est ce qui leur est apparu en ressemblance. Et ceux qui se sont disputés à son sujet sont vraiment dans l’incertitude ; ils n’en ont aucune connaissance, ils ne font que suivre des conjectures. Et ils ne l’ont certainement pas tué. Mais Dieu l’a élevé vers Lui, et Dieu est Puissant et Sage. Et il n’y aura personne, parmi les gens du Livre, qui n’aura pas foi en lui avant sa mort. Et au Jour de la Résurrection, il sera témoin contre eux. » [4.156-159]
Jésus ne mourut donc pas sur la croix mais fut élevé vers Dieu. Vivant, il reviendra avant la fin des temps pour vaincre l’antéchrist (dajjal).
Jésus est un prophète particulièrement aimé des Musulmans. Il est le prophète le plus proche chronologiquement de Muhammad ﷺ. Les Musulmans se saluent en disant « Que la paix soit sur vous » (as-salam alaykum), comme Jésus le faisait [Jean 20.21]. Les Musulmans jeûnent, comme Jésus le faisait. Les Musulmans se prosternent face contre terre en signe d’humilité pendant leur prière, comme Jésus le faisait [Matthieu 26.39].
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